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Sortir de la boucle…

Dernière mise à jour : 21 déc. 2023

Voilà maintenant quelques années que je fréquente les réseaux sociaux (de près comme de loin), peut-être même aussi longtemps que vous qui venez à lire ce petit texte. Au fil du temps, j’ai observé l’évolution de ces outils et je m’aperçois que le but initial, qui était de « rapprocher les gens », et de faire un peu de business au passage, s’est perdu en route. Le business est toujours bien présent mais le but fédérateur de ces réseaux a disparu pour en faire un lieu de dispute permanente. Vous me direz, la dispute fait aussi partie du tissu social, donc les réseaux remplissent leur rôle, certes, cela dit quand la dispute devient l’unique moyen de communication... Reportez ceci dans vos relations réelles et demandez-vous combien de temps pourriez-vous supporter cela avec un proche ? Ou encore que penseriez-vous de la relation de deux personnes qui a chaque fois que vous les voyez sont en train de se disputer?


Pour alimenter cette dispute permanente, les médias qui ont vu leur audience chuter sur leur support d’origine, ce sont installés sur les réseaux pour survivre. Ce qu’ils ont très bien réussi puisque aujourd’hui la principale source d’information se trouve sur les réseaux sociaux que cela soit pour et par les médias ou par le public. Beaucoup pour ne pas dire la grande majorité des personnes ayant fui les médias traditionnels pour s’informer, en venant sur les réseaux sociaux, sont exactement les mêmes qui aujourd’hui utilisent les réseaux sociaux comme un terrain d’influence informative, qui s’apparente à la méthode des médias qu’ils critiquaient, mais qu’ils continuent de suivre sur les réseaux… Là où nous avions une "propagande organisée, officielle", nous avons aujourd’hui une "propagande déstructurée", chacun peut ainsi être l’acteur de sa "propagande personnelle". Bien entendu la plupart du temps, ceci est fait de manière inconsciente, il n’y a pas une volonté réelle de faire sa propre "propagande", mais de temps en temps nous sommes en droit de nous poser des questions sur certains personnages qui ont monté une véritable organisation de publication, quand ce n’est pas avec une demande de rétribution.


Notons que j'ai préféré mettre le terme propagande entre guillemets, car le terme propagande est bien plus profond que ce nous croyons. La propagande existe réellement mais contrairement à ce qu'elle sous entend dans sa version populaire, la propagande moderne n'a plus du tout la même forme que celle que sa définition laisse entendre dans le langage courant. Aujourd'hui la propagande n'est plus seulement affaire d'agissement sur la mentalité mais elle a but plus élaboré qui consiste à mettre le "propagandé" en action. Une "bonne propagande" passe nécessairement et inévitablement par l'action. Le travail du propagandiste consiste d'ailleurs à utiliser des outils de psychologie sociale pour ciblé un groupe de personne sur qui la propagande va être et doit être efficace, quitte à créer des oppositions, à soutenir ses oppositions pour que la propagande soit encore plus efficace sur le groupe que l'on désire faire agir dans le sens que la propagande soutien. La propagande est donc partout, même ceux qui pensent ou disent ne pas en être victimes parce qu'ils s'y opposent font partis du processus de propagande. C'est donc avec cette complexité que nous devons prendre en considération ce qui suit.


Dans cette idée, j’avais posté un tweet (à l'époque où j'étais encore sur ce réseau) sous une forme d’interrogation, demandant : Doit-on relayer une information qui ne nous concerne pas ?




Ce à quoi, on m’a répondu qu’on pouvait enlever de la force à l’information par une analyse… Très sincèrement combien sont-ceux qui prêtent attention à une analyse, quand l’information relayée a gagné en force émotionnelle en étant posté x nombre de fois. Les analyses ont beaux être brillantes, enlever de la force, l’effet Streisand aura toujours plus de force parce qu’il va aussi jouer sur une partie émotionnelle non négligeable. La plupart du temps, le cerveau humain va se dire : si une information est relayée x nombre de fois, c’est qu’elle a de l’importance, parce qu’elle sonne comme une alarme, une alerte qui va mettre en état d’attention. Si en plus, l’information est en vidéo, l’intensité de la voix, les expressions verbales et non verbales de celui qui parle va jouer sur la sympathie de l’auditeur, spectateur. Cette méthode n’est pas nouvelle, la plupart des chaînes d’informations l’utilisent, mais aussi certaines personnes qui ne se cachent même pas en mettant dans le titre de leur émission « dans tous ses états » ou encore la plupart des polémistes. Nous étions pourtant prévenus, Debord l’avait très bien écrit dans « la société du Spectacle », nous sommes dans le Spectacle, nous sommes à présent le Spectacle.


Pas un jour sans sa polémique, les sujets se suivent et disparaissent au gré et au bon vouloir de celui qui va animer son Spectacle. Quand on ne tombe pas sur le super analyste qui va faire des liens avec tous les sujets pour expliquer, que cela fait partie d’un plan, que les gouvernants ont monté une stratégie pour détruire les peuples (c’est peut-être prêter aux gouvernants, une intelligence qu’ils n’ont pas). Je ne dis pas non plus que cela ne puisse pas exister, que des jeux d’influence se passent au plus haut niveau, mais de façon plus pragmatique ce système n’est tout au plus qu’une question de profit, plus qu’une volonté de destruction. La conséquence malheureuse de jeu de profit, c’est que cela détruit les peuples, mais les exemples ne manquent plus pour illustrer la fin qui justifie les moyens.


Nous voilà donc, entraînés dans une boucle émotionnelle avec le prétexte qu’elle soit informative, nous plongeant chaque jour dans un chaos mental, jusqu’au jour où le cerveau épuise sa sérotonine pour laisser place à la dépression. Dans l’histoire, il faut aussi préciser le caractère addictif de cette boucle émotionnelle, comme un shoot quotidien de catastrophe, de scandale et autres négativités. C’est vrai la situation n’est pas des plus joyeuses, est-ce une raison pour sombrer dans l’enfer mental de la déprime ? C’est vrai aussi, le cerveau humain à plus tendance à s’intéresser au choquant, à se mettre en alerte par rapport au danger, à voir les choses sombres qu’à se concentrer sur le positif. Car, le positif demande un effort qui n’est pas inné chez l’humain. Pour donner une image si vous prenez un verre d’eau claire, que vous y rajoutez chaque jour une poignée de terre dedans, la lumière finira par ne plus passer à travers. Pour que cette eau redevienne claire, il faudra verser une quantité conséquente d’eau claire pour faire disparaître la terre. Le verre est notre cerveau, l’eau claire la positivité présente dans notre cerveau, la terre c’est la boue négative que l’on ajoute chaque jour, comprenez bien que pour chasser la boue il est nécessaire d’ajouter de la positivité.


Sortir de la boucle, c’est commencer à prendre conscience de la boue mentale que nous nous imposons. Avoir une vision claire, c’est arriver à laisser passer la lumière dans ce verre d’eau claire, sans cela nous tournons en rond dans une forme de recherche de confirmation que les choses vont mal et qu’elles ne peuvent pas aller bien puisque d’autres pensent comme nous, voire surenchérissent. Et comme je l’ai dit plus haut, ceux qui surenchérissent ne le font pas toujours consciemment, mais quand c’est le cas, nous devons nous demander quelles sont leurs intentions ? Quels intérêts retirent-ils de maintenir les gens dans la négativité ? Financier ? En s’assurant un public payeur pour leurs « informations » ? Psychologique ? En nourrissant un plaisir pervers à voir les autres souffrir? Ceux que vous croyez être vos « amis », ne le sont pas vraiment quand ils vous maintiennent la tête sous l’eau. Les réseaux sociaux ont certes rapproché les gens, peut-être pas pour le meilleur, il ne tient qu’à nous que cela ne soit pas que pour le pire.








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