Depuis plusieurs années, nous pouvons constater que le discours politique a pris une nouvelle forme pour engager des mesures et changement de société. Certains parlent de la stratégie du choc et ils sont certainement dans le vrai. Nous voilà avec des hommes et des femmes politiques qui ne savent plus gouverner autrement, qu’en utilisant le choc psychologique. L’arme de prédilection dans cette manipulation à grande échelle est : la peur.
Risque du terrorisme armé, risque sanitaire, risque nucléaire, risque environnemental, risque économique. Ces risques sont évidemment bien réels, ils ont toujours existé pour certains d’entre eux, d’autres ont été provoqués par la logique technique dans laquelle nous vivons, mais pour tous c’est l’accent qui est mis dessus depuis des années, qui va nourrir une peur permanente et justifier les mesures politiques qui en découlent. Puisqu’il y a menace, parce que les médias le répètent, parce que les politiques jouent sur les émotions, les mesures même les plus liberticides sont acceptées, voire demandées.
Quand la population ne demande pas ces mesures, nous avons alors des « éditorialistes » et autres intellectuels, qui contribuent à la surenchère. Pourquoi ? Parce que le sensationnalisme est vendeur, parce qu’il contribue à garder une place médiatique de choix quand le discours est vecteur d’audiences. L’éditorialiste, l’intellectuel propose rarement une solution autre qu’une réponse politique à l’ampleur de la peur. Plus on est écouté, que l’on suscite approbation ou désapprobation, plus la petite graine de la peur est semée dans les esprits, puis nourrit par la répétition.
Nous entrons ainsi dans une spirale infernale, où tout risque devient une menace immédiate, pour devenir un fait auquel il faut répondre politiquement. Et tous ceux qui viendraient s’opposer politiquement à ces discours hystérisés, seraient les méchants désignés de l’histoire, ceux qui veulent le mal des autres. Les sujets ne manquent pas et bien souvent les thèmes que nous avons cités plus haut, sont les parents d’autres thèmes sources de phobies. La menace terroriste va apporter, les thèmes de l’immigration, de la religion, d’un déclin civilisationnel dû au métissage, etc. La menace sanitaire, va aussi induire l’immigration, la puissance des laboratoires, les conflits d’intérêt politico-médiatique, etc.
Le politique, gouverne en essayant de répondre aux peurs et quand il n’y répond pas, il en crée de nouvelle. Est-ce parce qu’il sait que la peur, paralyse et aide à consentir ?
Ce qu’il est intéressant de constater, c’est quand le consentement ne se fait pas automatiquement et de voir la machine qui se met en place. Parlons plutôt de technique politique, puisque la mesure pour être acceptée va s’accompagner de divers degrés, divers couches systémique. Nous allons voir par exemple des créations de peurs à plusieurs niveaux, comme dans la crise sanitaire, pour accepter les mesures, on nous a parlé de risques économiques, mais qu’une solution allait être apportée, bien que cette solution dépende du fait de consentir à fermer son établissement pour une durée indéterminée. Qu’une fois ces établissements rouverts, ils acceptent le fait de trier les clients sains de ceux qui ne le sont pas. Que cette fameuse population « saine » parce qu’elle a consenti à un risque sanitaire, sécuritaire, économique et social se soumette à accepter un traitement expérimental et à la présentation d’un justificatif de sanité. Seulement, le politique n’utilise plus uniquement ce système quand il y a une réticence, il l’utilise maintenant automatiquement cette technique pour parer à toute résistance, avant même que celle-ci puisse germer dans les esprits.
L’individu terrorisé par le fait de pouvoir être une faille du système, de devenir le terroriste des autres s’il ne consent pas, accepte tout ce que le système politique et médiatique lui vend comme un gage de bonne citoyenneté. Il se sent rassuré de ne pas être une menace parmi toutes les autres menaces. Le politique utilise cette arme sur les esprits et en abuse, car il sait très bien que personne ne peut lui reprocher d’agir, même si cela paraît parfois absurde. Peu importe la méthode, la majorité consentante, qui aura retrouvé une forme de liberté, ne se posera plus la question de comment ils en sont arrivés à consentir, sauf s’ils doivent en payer le prix, par leur intégrité physique ou mentale de ce consentement.
Pour ceux qui ne consentent pas, un sort leur est réservé, celui de l’ostracisation. Le politique et les médias vont s’évertuer à les traiter de terroristes par leur agissement et vont mettre à l’index auprès de la population consentante, ces affreux jojos, terroristes et « mauvais citoyens ». Cette forme d’accusation contribuera à faire consentir encore une grande partie des récalcitrants, le prix du terrorisme étant trop lourd à porter pour eux.
Pourtant ce fameux terrorisme ne se trouve pas là où tout le monde semble le dire.
Le terrorisme n’est pas seulement lié à des actes de guerre par des groupes idéologisés et armés, qui font des victimes en les tuants pour faire passer leur message. Le terrorisme est aussi une façon de gouverner et nous venons d’en tracer quelques traits.
Quand on prend le parti de gouverner en utilisant les peurs pour justifier de mesures, on prend le parti de gouverner par la terreur. Le fait d’ostraciser ceux qui ne consentent pas ressemble assez fortement à ce que le terrorisme religieux impose, dans le langage politique on ne parle pas de « mécréant » mais de « mauvais citoyen » ou même « d’irresponsable ». L’utilisation de ces termes veut exactement dire la même chose, ce qui peut contribuer à la longue de la destruction démocratique. Si une objection de conscience peut être pointer du doigt et qualifier comme non conforme, il ne reste plus qu’un pas pour qu’une pensée politique différente devienne non conforme et nous faire tomber dans une tyrannie.
Il est bien évident que les risques existent et qu’ils peuvent représenter à terme des menaces, cependant ces risques sont des tendances, si nous les accélérons il est quasi certain que nous nous exposons plus vite à une menace et que nous devrons répondre par une réponse disproportionnée et émotive à la menace. En revanche, si nous connaissons les risques et que nous faisons en sorte d’infléchir la tendance, il est possible que nous soyons un jour ou l’autre confronté à la menace, mais peut-être sera-t-elle plus minime ou plus facile à appréhender parce que nous aurons pris le temps de nous préparer en gardant notre sang-froid. Ce n’est visiblement pas l’intention des hommes et femmes politiques actuels, qui ne sont idiots et connaissent cette autre façon d’appréhender les situations. Peut-être, est-ce pour marquer leur temps par un sensationnalisme exacerbé, peut-être est-ce par pure perversion pour user d’un pouvoir sur les êtres, ou peut-être est-ce parce qu’ils répondent à des demandes de puissances financières ? Mais en attendant ils font le choix de la terreur, cette méthode très dangereuse pour la vie des êtres et pour une stabilité politique, mais faut-il encore que les politiques recherchent cela.
Comments