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Photo du rédacteurGi Penna

Professeur Raoult : Entre amour et rage populaire

Dernière mise à jour : 15 sept. 2022


Depuis maintenant 2 ans un acteur majeur dans la lutte contre l’épidémie, a fait apparition aux yeux du « grand public » en la personne du Professeur Raoult. Je précise aux yeux du « grand public », car dans la communauté scientifique ou de ceux qui s’intéressent aux sciences son nom ne leur était pas inconnu.


La question que l’on peut tous se poser est de savoir, pourquoi le Professeur Raoult suscite autant de rage que d’admiration sur sa personne.


Tout abord nous avons à définir un portrait du Professeur, sans vouloir faire d’analyse sauvage, nous pouvons déjà nous appuyer sur ses déclarations, sur ce qu’il a livré sur sa personne, sur la nature de ses ouvrages, ainsi que la façon dont il a mené sa carrière. La première des observations c’est que le Professeur n’est pas l’homme du consensus. Que cela soit dans ses relations ou dans son travail, ce n’est pas celui qui va arrondir les angles sur ce qu’il pense. C’est un jouteur, il aime le débat et c’est ainsi qu’il progresse. Il observe, analyse et affirme ensuite, il le dit lui-même, il met au défi ses collaborateurs et ses étudiants de lui prouver qu’il a tort par les preuves et l’argumentation et il se dit prêt à accepter de s’être trompé seulement dans ces conditions.


Rien qu’avec ce premier élément nous pouvons déjà comprendre pourquoi il suscite des réactions tranchées. L’homme du dissensus, n’est plus toléré dans une société où le consensus est présenté comme une norme, comme l’unanimité, dans une société où pendant des années on a formaté les esprits à ne plus être critique, à accepter des éléments comme des vérités sans chercher à aller plus loin. Ce phénomène est généralisé de telle sorte que nous avons à la tête de l’état une personne issue de la « secte du consensus », ni de droite, ni de gauche, le monsieur « en même temps », l’individu aux multiples persona. Avec ce type d’individu le conformisme devient une norme et toute pensée libre, opposée est une pensée offensante. Nous sommes au top de la pensée unique présentée comme celle qui fait unanimité.


Deuxième élément, le Professeur connaît sa valeur, ses compétences et ses capacités, autant sur un plan personnel que professionnel. Il faut reconnaître que quand on arrive à bientôt 70 ans, il paraît plutôt sain de savoir ce que l’on vaut, même si on continue chaque jour à se connaître un peu plus. Cela peut être déroutant pour certains d’entendre quelqu’un affirmer qu’il est le meilleur dans son domaine, mais c’est pourtant le gage d’une personne qui sait ce qu’elle vaut. Sans compter que cette première place est reconnue par l’exemple et les résultats.


Là encore, nous avons l’exemple du résultat d’un long travail de sape de notre société qui a inculqué la modestie et à l’auto-dénigrement, qui fini par mener à la jalousie. En France, une mauvaise habitude a été prise de dénigrer les personnes qui réussissent ou qui gagnent de l’argent, ceci motivé par un sentiment de jalousie souvent nourrit par les médias et certains courants politiques qui ne crachent pas sur les rémunérations et autres avantages des fonctions parlementaires... De sorte qu’une personne qui réussit fini par être quelqu’un de louche. « Pourquoi celui-ci réussit-il, alors que la plupart des gens n’y arrivent pas ? » Cette suspicion très Française a démoli des carrières et des êtres parce que le groupe ne veut pas que quelqu’un puisse sortir de la médiocrité.


Ce n’est pas forcément le travail qui est reconnu comme un gage de réussite mais le piston, le réseau qui va être jugé comme acceptable et nous pouvons le voir tous les jours que cela soit dans le monde artistique ou dans le monde de l’entreprise. Et quand malgré tout une personne brille par son travail et devient le meilleur, il attire alors ce que nous pouvons qualifier des parasites, des personnes sans réels talents, qui ont usé de tous les pistons possibles pour arriver à un certain niveau. Conscients de leur médiocrité, ils utilisent la notoriété du meilleur en le dénigrant sans aucun argument, ils sauvent leur « honneur » en rabaissant les autres. Dans un pays qui se veut suivre le modèle américain, nous sommes bien loin des histoires à succès que l'on nous présente aux états-unis où c’est par le travail et la compétence que l’on admire les héros d’une nation ; quand bien même ils affirment leur valeur haut et fort, cela est jugé pour la plupart des américains comme tout à fait normal de parler de succès quand il est le fruit d'un effort.


Et troisième élément, le Professeur, incarne physiquement et intellectuellement l’archétype du « vieux sage ». La barbe, la voix posée, la pensée analytique, l’accent sur la connaissance, celui qui enseigne fait figure d’autorité. C’est une forme très accentuée de la masculinité, qui peut tantôt renvoyer à l’image du gourou, tantôt à l’image du divin, tantôt à l’image du père. L’Animus cet archétype développé dans la psychologie Jungienne, que tant de personnes ont du mal à accepter dans leur être, dans leur psychologie est très fortement marqué chez le professeur, par l'image public qu'il donne et cela peut déranger ceux qui ne sont pas en phase avec cet archétype, l'image du professeur leur renvoyant ce qu'il ne veulent pas voir ou accepter en eux. Car oui en chacun de nous, nous avons tous ces archétypes : une part masculine (animus), une part féminine (anima), un part d’ombre (ce qu'on ne veut pas voir), une part de masque social (persona).


L’évolution des mœurs fait en sorte que cette figure du père disparaisse de plus en plus, que l’homme ne doit plus être homme, mais un « individu déconstruit » pour ne laisser que son anima (sa part féminine) prendre le dessus. Trop injustement l’homme est assimilé à l’agresseur, à celui qui interdit. Chez Freud, c’est celui qui clive le lien entre la mère et l’enfant, qui va en quelque sorte dicter l’interdit de l’inceste. Mais cette société moderne n’en veut plus, pour des raisons de combat militants qui défendent une idéologie tout droit venu des états-unis. Créant un déséquilibre dans les relations interpersonnelles mais aussi dans la psyché. Car un individu ne peut atteindre l’individuation qu’en acceptant l’ensemble des archétypes qui le composent. Le professeur est d’une autre génération, d’un autre temps. D’un temps où les hommes acceptaient d’être des hommes et les femmes acceptaient d’être des femmes, sans pour autant partir dans l’excès, c’est-à-dire en acceptant l’entièreté des archétypes qui font de nous des êtres de nature et de culture que l’on soit homme ou femme.


Ce qu’il incarne c’est le témoignage d’une époque qui disparaît peu à peu, qui a d’abord été une volonté consciente mais qui devient avec l’idéologie omniprésente, un mécanisme de rejet dans l’inconscient collectif.


Mais l’ensemble de ces éléments développés peuvent, comme nous l’avons vu, exprimer à la fois des sentiments de rage ou du rejet comme ils peuvent aussi exprimer de l’admiration.


Car pour beaucoup d’autres personnes qui ne se reconnaissent pas dans ces nouveaux codes qui sont majoritairement sociologiques, le Professeur incarne un modèle de réussite personnelle et professionnelle, un modèle que beaucoup veulent suivre, car ils se disent que le travail donne des résultats. Ils y voient aussi un modèle d’anticonformisme gagnant, car c’est par la contradiction que la science et les idées peuvent avancer. La contradiction pousse à la recherche de la vérité, à la connaissance de soi, la contradiction pousse aussi hors de nos zones de confort, elle oblige à l’humilité mais pas à la fausse modestie. Car c’est bien là, le mal que notre société voit s’installer de plus en plus : l’humilité disparaît au profit d’une fausse modestie. C'est ainsi que nous observons de plus en plus de personnes qui préféreront ne rien dire, fuir ou s'enfoncer dans un mensonge plutôt que de reconnaître leurs torts.


Enfin par l’incarnation du vieux sage, c’est aussi une façon de reconnaître la valeur de l’aîné de celui qui a l’expérience, mais une fois encore ce "monde monstrueusement moderne" ne veut plus reconnaître la valeur des anciens, il veut s'en débarrasser au plus vite. Bien que la médecine et notre société en général, veuillent se baser sur des preuves scientifiques, il reste une part de mystère que les preuves scientifiques n’arrivent pas à expliquer, et où, seule l’expérience peut souvent apporter une résolution. Le vieux sage, cela peut être le père, mais cela peut aussi être la mère aux vues de ce que nous avons décrit dans les schémas archétypiques. C’est ce que nous pouvons tous espérer d’être un jour, les vieux sages qui transmettront l’expérience du temps et de l’être à nos enfants et petits enfants.


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